Petite intrusion d'une vampire

Trois petits coups secs. Lulu Frappa à la première porte qu'elle aperçu, la chambre des Errances. Elle ne savait à qui appartenait cette pièce, un ange ? un vampire ? ... un humain ? Seule la curiosité pourrait la mené à le découvrir. Elle pris la poignée et la tourna lentement, la porte de bois grinça à l'ouverture. La vampire entra à l'intérieure et tourna la tête ; Personne. Elle examina alors cette sombre chambre. Tous était gris, triste. Aucune couleur faisait ressortir un petit espoir de bonheur, aucun. Elle s'avança sur le tapis et alla regardé par la fenêtre. La nuit tombait dans le parc, il n'y avait que la lune qui éclairait l'obscurité. Elle s'assit sur le lit de couleur semblable au reste de la pièce et attendit. Kuro entra alors prudemment et regarda autour de lui.

" Tu es sûr qu'on peut entrer comme ça ? demanda t il en regardant l'immense armoire.
" Ne t'inquiète pas comme ça ! Tu es vraiment froussard tu sais ! "

La peluche la regarda froidement et s'approcha du lit. Il s'agrippa comme il pouvait au draps et grimpa. Il s'assit à ses côté et croisa ses "bras" . lulu émit un faible rire ironique, lorsque la porte se rouvrit. Devant les deux individus se trouva alors une jeune fille au long cheveux noirs, aussi sombres que les ténèbres.

Misa savait que sa petite suite avait été pénétrée. Dès son arrivée au pied de l'escalier du donjon, sa partie Mi-Démone avait remué en elle. Du même mouvement que celui produit en prévoyance d'une rencontre, en prévention de la présence d'êtres. Lorsqu'elle avait grimpé dans le donjon, marche après marche, d'imperceptibles bruits avaient agressé ses oreilles. Grincement de sa porte, légers pas, et chuchotis. Porte se refermant enfin.
Misa eut un haut-le-corps. Des êtres avaient osé souiller son sanctuaire ? Pénétrer dans sa chambre ? Sans invitation ?! Ses traits se durcirent, pour la première fois depuis son arrivée dans le Château. Ses lèvres se retroussèrent, sa peau pâlit, de colère. Lorsqu'elle arriva devant la porte de sa chambre, les lettres d'or fin étincelant, elle se redressa. Sa partie Mi-Démone la grandissant. Illusion. Paraissant véracité. Habitée d'une froide colère, implacable, elle se prépara à entrer.
"Non, Misa ! Calme-toi ! Ce n'est rien ! Ne fais pas de bêtises !"
Mêydan, volant sans bruit, essayait en vain de la raisonner. De faire revenir à une couleur normale la vision en cet instant rouge de son Amie. Depuis qu'elle accompagnait celle-ci en bas de l'escalier en colimaçon, elle se tenait en retrait, dans l'attente des évènements. Il était temps pour elle d'intervenir, d'apaiser Misa. Trop tard. Celle-ci poussa la porte. Qui s'ouvrit en un faible grincement. Misa resta dans l'entrée de sa chambre, figée. Statue blanche et noire, effrayante, rictus gravé sur le visage. Elle s'avança de quelques pas. Mêydan, elle, jura en pensée, agonissant d'injures ceux qui étaient entrés et avaient fâché Misa. Elle pénétra dans la pièce, première de la suite, et en fit le tour, effleurant le blanc plafond. Elle se posa sur l'épaule de sa compagne.
"Tsss ! Une vampire, hein ? Curieuse, inconsciente !"
Elle fit un pas de plus.
"Ne vous a-t-on jamais appris à respecter l'intimité des gens ? Que vous ayez grimpé dans l'escalier du Donjon, cela me va. Ce fantastique bâtiment, notre dernière demeure, nous appartient à tous. Autant apprendre à le connaître. Que vous ayez osé frappé à ma porte, cela passe encore. Vous devez être d'une nature sociable."
Elle avança encore, sa chevelure battant ses côtés. Implacable. Menaçante, imposante, dominante par la hauteur.
"Que vous soyez entrés... Je ne peux l'accepter ! Quelle incorrection ! Tsss... Et vous asseoir sur mon lit ?! Vous croyiez sincèrement que le ou la propriétaire de cette chambre daignerait vous accorder ce geste ? Vous vous leurriez, vampire !"
Mêydan s'envola, pour se percher sur l'un des angles de la grande armoire grise. Penchée en avant, vers les deux inquisiteurs, ses tresses tombant dans la même direction, ses traits durcis, ses yeux agrandis par la colère, ses joues maintenant rouges, Misa ne ressemblait en rien à celle qui avait, peu auparavant, dialogué avec Pearl. Elle se tourna vers la peluche recroquevillée contre le bord du lit.
"Et vous... Vous seul paraissez quelque peu sensé, bien que vous ayez aussi porté atteinte à mon sanctuaire. De vos paroles dénotaient néanmoins une connaissance."
Elle se redressa, se tourna vers la fenêtre.
"Sortez..."
Et sa voix paraissait lasse, à présent. Sa poitrine se soulevait irrégulièrement, encore essoufflée de sa longue tirade. Mêydan prit à son tour la parole. Curieuse, cette curiosité transparaissant d'ailleurs de ses prunelles noires. Profondes.
"Excusez la vivacité de mon Amie. Les contacts la révulsent. Et puis, c'est vrai que... votre attitude est quelque peu... inconvenante. Je me présente, Mêydan, Corbeau femelle. Et voici Misa Khrystalide. Maintenant, présentez-vous. C'est le moins que vous puissiez faire, après votre intrusion."

Lulu se raidit pendant que Misa parlait, contrairement à Kuro qui tremblait de la tête au pied. La vampire se sentit vide, idiote, les mots de cette jeune démone la transperçaient comme des lames de couteaux déchirant sa joie et son apaisement qu'elle avait étant enfin en sécurité au château. Elle détestait que l'on s'énerve, on lui avait tellement crier dessus a l'orphelinat, lui clamant qu'elle n'était qu'une sale vampire.. qu'elle aurait mieux fait de rester dans son trou perdu lorsque sa mère l'avait abandonner.. Elle n'était plus la Lulu froide, ironique et manipulatrice, elle redevint pendant un instant la petite vampire seule et triste qu'elle était pendant son enfance. Elle resta calme. Elle se leva, resserra son nœud de rubans derrière son dos et se teint les mains. Elle se baissa lentement devant Misa et Meydan et dessina un sourire discret.
"- Je suis vraiment désolé mademoiselle Khrystalide. Elle regarda le corbeau perché sur les épaules de sa maitresse. Et Dame Meydan. ! Je vous pris de m'excuser.. Il est vrai que mon comportement n'était de grâce.. Je m'appelle Lulu Kuroshiro et voici ma peluche Kuro. "
Kuro descendit du lit et se baissa, touchant presque du bout de son museau le sol froid.
"- j.. je ex..excu...excuser nous !!! balbutia-t-il avec difficulté. "
Elle regarda Misa attentivement, son teint était rouge sang contrastant avec ses longs cheveux obscures. Ses yeux semblaient pouvoir tuer d'un simple regard, tellement la haine l'envahissait. Lulu se pinça les lèvres. Sa deuxième présentation n'était pas un succès .
" Nous allons trouver notre chambres respectives, il vaudrait mieux.... Dit elle calmement.
Elle avança lentement vers la porte, ses bottes à talons résonnant dans le silence mortelle de la chambre, Kuro la suivant de près....

Misa se tourna lentement vers la Vampire lorsque celle-ci s'inclina devant elle et Mêydan. Qui s'envola de son perchoir, pour aller se poser sur l'épaule de son Amie. Les deux Compagnes, ensuite, répondirent au salut de Lulu. Et lurent dans les yeux de celle-ci, sur son pâle visage, en cet instant déchiré, de terribles émotions, de brûlants sentiments. Qui les rongèrent de l'intérieur, leur renvoyèrent les paroles de Misa au visage.
La jeune Mi-Démone furie en apparence, calme retrouvé à l'intérieur, s'en mordit les lèvres, les faisant devenir plus rouges que jamais. Après réflexion, qu'elle regrettait ses paroles, Oh ! qu'elle les regrettait ! Mais la haine qui l'avait balayé un peu plus tôt l'avait aveuglé, et la colère est, c'est bien connu, mauvaise conseillère. Le sort en était jeté, le mal était fait. Et le désarroi, la tristesse, ainsi qu'une once de quelque sentiment mille fois plus sombre, plus désespéré, la griffaient, la ravageaient de l'intérieur.
"C'est triste à dire, mais vous êtes pardonnés."
Et son visage, grave, redevenait blanc, rosé, sa respiration s'apaisant, régulière. Mêydan secoua ses ailes, tourna ses pupilles noires, profondes, Néant, vers la poupée Kuro, et prit à son tour la parole, d'une voix rauque mais riante, légère :
"Il faudrait songer à afficher une pancarte "Attention, ours mal-léché à l'intérieur ! Danger, ne pas entrer !". N'est-ce pas ?"
Et elle produit le son mi-animal mi-humain, étrange mais communicatif, équivalent du rire chez ceux de son espèce.
"Sincèrement, cet incident est quelque peu de notre faute, mais... N'en parlons plus. A l'avenir, vous saurez que vous ne devez pénétrer dans notre sanctuaire sans permission."
La Corbeau femelle tourna ensuite sa petite tête vers Misa, dans l'attente de quelque réponse, quelque parole prononcée à dessein, dans l'attente d'une injonction à poursuivre. Ce fut néanmoins la jeune fille à la chevelure noir de jais qui prit sa suite :
"Nous savons où se trouve votre chambre, du moins je le crois. Il faudrait que vous me disiez son nom, et je saurais vous y emmener, vous guider à travers ce dédale, ce labyrinthe qu'est notre magique, Dernière Demeure. Mêydan et moi l'avons peu arpentée, peu explorée, mais nous avons déjà découvert l'emplacement des chambres des différents habitants."
Elle se tut, laissant ses mots flotter encore un peu dans la pièce, avant de s'évanouir. Avant que le silence ne s'installe, la compagne de Misa prit, une dernière fois, la parole, pour mieux interrompre le dialogue qu'elles menaient à deux :
"Pardonnez-moi Maître Kuro, mais une question me brûle les lèvres, si je puis me permettre de m'exprimer ainsi, depuis un certain temps. Qu'êtes-vous exactement ?"

Lulu se retourna, lorsque le silence fut rompu par la sombre voix de la mi-demone. Ses yeux s'enfoncèrent longuement dans les siens, explorant le plus profond de son esprit. Celle-ci l'avait pardonnée, c'était calmé, son visage c'était apaisé. La tristesse de la vampire de dissipa dans un sourire sincère, ce qui était rare chez ces créatures.
"-Merci beaucoup d'avoir accepté nos excuses... nous sommes vraiment désolés."Elle se pinça les lèvres. La lune traça un faible rayon de lumière dans la pièce, éclairant le lit gris, dont des plis s'étaient formés lorsque les deux individus s'étaient assis. Meydan écarta ses ailes noirs de tout leur long pour s'étirer, sans doute en manque de liberté et d'espace pour voler, ce qui laissa sur le sol une ombre effrayante et angoissante,s'allongeant jusqu'au pied de Kuro qui recula pour se cacher derrière la robe de sa compagne. Le corbeau femelle les remis contre son corps remarquant l'épouvante de la petite peluche. Lulu ria silencieusement et s'agenouilla devant son ami.

" Ne soit pas si timide, et présente toi. Tu peux au moins faire cela non ?"
Kuro acquiesça discrètement et, difficilement ,regarda les deux inconnus. La vampire le poussa légèrement ce qui le fit avancer de plusieurs pas. Il se gratta la tête et pris une profonde inspiration
" Bonjour.... Je me nomme Kuro... Je suis une peluche fabriquer par ma maitresse.. "
Lulu lui lança un regard noir
" Enfin.... mon amie ! rectifia-t-il rapidement. J'ai ... enfin... Lulu a vécu son enfance dans l'orphelinat de Lirayda au sud du village Eyashield.. je l'ai rencontré la bas, étant encore humain . Elle ne se nommait pas Lulu Kuroshiro . Mais Shiro Sekkijuuji. Elle...
" Je ne voudrais pas raconter mon histoire si vous le permettez .. Coupa Lulu sèchement.
Kuro regarda ses pieds, gené. La vampire pris la suite.
" Lorsque je me suis faite adoptée, et que mon père adoptif est mort, un ennuie mortel s'est installé dans ma vie. J'ai alors fabriqué une peluche et mis....enfin..." Elle serra les poings derrière son dos et regarda Misa. "Je vous le dirais peut être un jour... Si nos deux chemins sont liés par une amitié quelconque. Je ne pense pas que se soit une très bonne idée de vous le dire tout de suite..c'est assez délicat si vous voulez bien comprendre.. "

A vrai dire, avouer qu'elle avait pendant son enfance tué son meilleur ami, même par accident était quelque chose d'impossible pour elle, ou même pour tout être ressentant des sentiments. Elle ne voulait pas donner cette image d'elle, elle ne voulait pas que Misa ne se couche pas le soir, la peur au ventre de se faire mordre pas une vampire incapable de se contrôler. Lulu avait changer, et n'était plus comme ça.
Elle repensa alors à ce que Meydan et Misa lui avaient proposés, . Elle leur demanda alors si ils pouvaient les accompagner à leur chambre respective. Il était mieux que cette discutions délicate se termine ainsi. Et l'envie de découvrir sa chambre, savoir si elle était elle aussi sinistre la démangeait.

Misa pencha la tête sur le côté, à l'instant où Kuro prit la parole. Concentrée, elle essayait de déchiffrer chaque émotion de la peluche, chaque phrase prononcée, pour mieux les analyser. Et comprendre. Les yeux quelque peu plissés, elle triturait l'une de ses mèches de cheveux, mécaniquement.
Mêydan, elle, après avoir étiré ses ailes, s'engourdissant, et s'être amusée intérieurement de la frayeur qu'elle avait causé à la petite poupée, avait fixé longuement la vampire. Et avait grogné, de mécontentement, devant le problème se posant à elle. En effet, qu'en était-il de la relation unissant Lulu à Kuro ? Le Corbeau femelle ne la comprenait pas. Cette union paraissait houleuse, entachée de quelque sombre acte. Mystères...
La jeune Mi-Démone prit la parole, doucement, d'une voix basse et monocorde. Contrastant avec son attitude depuis son arrivée au Château. Comme si, elle se reprenait de s'être laissée aller, redevenait lointaine pour rester solitaire.
"Ne vous inquiétez pas. Nous avons tous nos secrets. Quelque sombre passé planant sur nos têtes. A nous de choisir de l'enfouir, ou de l'exposer. Vous avez choisi cette dernière option, je la choisis moi aussi."
Elle se tut, ne sachant que rajouter. Car comment rassurer quelqu'un sur un sujet nous inquiétant nous-même ?
Mêydan prit sa suite :
"Dame Lulu, vos actes, paroles ou idées passées ne nous regardent pas. Peu importe s'ils furent bons ou mauvais. L'essentiel est le présent. Maintenant, nous allons vous guider."
Elle s'envola d'une énergique poussée, fit deux tours de la pièce, près du plafond, pour se poser sur l'épaule de son Amie et Compagne. Misa.
Cette dernière évolua gracieusement jusqu'à la porte d'entrée de la chambre, et l'effleura. Le battant s'ouvrit. La jeune guerrière sortit furtivement de sa pièce, et marcha jusqu'au gouffre noir, profond, saisissant, aspirant, de l'escalier en colimaçon. Elle se retourna vers le seuil de sa suite.
"Vous venez ?"

Lulu joignit ses mains et suivit lentement la mi démone et Dame corbeau. Elle était très fatiguée, une bonne nuit de sommeil était la bien venue. Elle sortit de la chambre, Kuro la suivant de près. a l'extérieur de la pièce, tout était étroit et sombre, le sol était caché par un long tapis rouge sang. Le couloir était sans fin, s'engouffrant dans une éternelle inquiétude. les lustres éclairaient faiblement les quatre êtres à leurs passages, quelques petites tables étaient appuyées contre le mur, des fleurs de couleurs rouges et noirs posés dessus à l'intérieur d'un vase orné de gravures fascinantes. La peluche grimpa sur les épaules de sa compagne, se sentent plus en sécurité ainsi. A vrai dire, Lulu n'était pas non plus très rassurer , mais elle ne le montra pas aux autres. Dès tableaux représentaient des créatures toutes aussi étranges les unes des autres. Les deux amis s'arrêtèrent et contemplèrent le premier avec fascination.
Un démon était à l'intérieur d'un miroir les deux "mains" plaqués contre celui-ci ; ses grandes ailes noirs déchirant sa peau sombre. Du sang coulait le long de son visage magnifique. Ses yeux étaient remplis de tristesse, des larmes noirs se mélangeaient à cette rougeur . Des diamants ornaient une croix qui était autour de son coup, retenue par une chaine argentée. Lulu ne pouvait décrocher son regard de ce tableau. Toute cette souffrance, cette beauté mélangé à l'horreur pétrifiait la jeune vampire. Elle regarda Misa qui s'était elle aussi arrêtée.
" Ce tableau.... murmura t-elle. pourquoi ?.. "
Elle ne sut pourquoi mais ce démons créait en elle un chagrin insupportable.
" je suis fatiguée..."
Pourquoi ? pourquoi ce dessin lui faisait cette effet ? Ce démon était rejeté de ce vaste monde, Les villageois voyaient en ces créatures que le malheur, l'absence de sentiments. Et pourtant... Le garçon du dessin semblait remplit de désespoir , ne voulait pas le mal.

En voyant que Lulu et Kuro s'étaient arrêtés, Misa fit demi-tour, ne laissant rien transparaître de ses sentiments. Elle revint près de la jeune Vampire, et se posta à ses côtés. Les deux amis, celle-ci et la peluche, contemplaient un magnifique tableau empreint de toute la douleur, souffrance imaginable. Celles-ci faisaient couler de petites larmes intrusives, étincelantes, sur la pâle peau de la jeune fille. Rendant brillante, par endroit, cette peau blanche aux reflets nacrés. Selon l'éclairage.
Mêydan leva la tête vers l'œuvre accrochée en face d'elle. Ses pupilles étincelèrent tandis qu'elle jeta un regard appuyé à sa Compagne. Toutes deux ne connaissaient que trop bien ce tableau, surtout, Misa. Qui ne regarda pas son amie, obnubilée, perdue dans une contemplation malsaine qu'elle était.
*Ce tableau... Pourquoi maintenant ? Cela veut sans doute dire que...*
Elle interrompit le flot de pensées l'envahissant, telle la marée montante, recouvrant tout, pour répondre à son interlocutrice. Sa voix était basse, mesurée, seul élément de son être qu'elle maîtrisait en cet instant :
"J'ignore pourquoi ce tableau est placé là. C'est cette Demeure qui l'a accroché, j'en suis convaincue. Néanmoins, je sais qu'il y a une signification profonde à cet acte. Elle me concerne, et moi seule, j'en suis aussi sûre. Je vais quand même vous éclairer à ce sujet."
Elle se tut, reprit sa respiration, et avala difficilement, pour mieux reprendre :
" Vous l'avez peut-être deviné, je suis Démone, tout du moins à moitié. Ce tableau... Il est extrêmement connu chez ceux de mon espèce, tout comme, par exemple, "Le Radeau de la Méduse" chez les Humains. Il a été peint il y a plusieurs millénaires, et ma famille en conservait un exemplaire. Ce supplicié est...
Elle ferma un bref instant les yeux. Quand elle les rouvrit, ils étaient comme recouvert d'une pellicule transparente, bien que légèrement blanchâtre, fin voile de larmes. Évocation d'une vie antérieure, anciennement la sienne, porte rouverte aux souvenirs. Elle tendit la main vers le tableau, comme pour en toucher l'agréable velouté, mais l'effleura seulement. Elle ramena, comme à regret, son bras le long de son corps, et reprit la parole :
"Ce supplicié, Démon, était le chef de file d'un mouvement important, mais malsain. Il attirait les nôtres, qui le suivaient, tels les papillons attirés par la lumière. Chez les miens, il est entouré d'une aura qui, même moi qui suis consciente de ses agissements, attire... C'est impossible à décrire.
Fort heureusement, alors que l'Univers menaçait de basculer, anéanti par les mauvais Démons, des Humains ont réussi, nous ignorons comment, à arrêter cet être. Il l'ont jugé, puis condamné. Ce tableau représente sa mort.
Depuis, les Humains considèrent les Démons comme fous et dangereux, et n'ont de cesse de les exécuter. Mes parents sont morts ainsi. Car quiconque utilise ses pouvoirs démoniaques est tué. Assassiné devrais-je dire. Mais nous pensons, comme tout le monde, souffrons, et ressentons des sentiments. L'erreur d'un grand nombre de personne est de l'ignorer, ou de le nier."
Mêydan se frotta contre elle, comme pour la réconforter. Misa la remercia d'un regard empli de tendresse, d'amitié, et d'un fugace hochement de tête.

(Hors RP : Désolée pour le retard ><)